Parasiter la boite à histoires métropolitaines ?
Laurent Matthey enseignant-chercheur en géographie et développement territorial à l'Université de Genève





J'ai longtemps appréhendé l'usage du récit en urbanisme comme un art de raconter des histoires (storytelling), et privilégié l'analyse de récits se déployant grâce à un média donné (papier, numérique ou événementiel) ou grâce à un langage (textuel, visuel, sensible) spécifique. Lorsque je m'intéressais à leur succession, j'adoptais un schéma linéaire qui voyait la part narrative de tout projet d'aménagement enfler à mesure que grandissait la nécessité de « communiquer à un large public » ses enjeux.

Cette conception oublie qu'un récit en aménagement et urbanisme se déploie de plus en plus au moyen de supports variés, de médias hétérogènes qui doivent stimuler l'engagement des publics en renforçant leur « participation », appelant la production de récits parallèles propres à alimenter l'imaginaire des planifications et projets en marche.

C'est de la conversion de la communication de projets urbains aux principes du transmédia storytelling dont j'aimerais parler. Mais en parler pour comprendre comment faire émerger des récits parallèles susceptibles de contaminer le vaisseau-mère du récit aménagiste, soit ce récit-cadrant porté par les pouvoirs urbains. Une manière d'identifier collectivement des façons de parasiter cette boite à histoires qu'est la fabrique urbaine.

Par Laurent Matthey enseignant-chercheur en géographie et développement territorial à l'Université de Genève.

Cette soirée fait partie du Doctorat Sauvage En Architecture (voir le programme ici).